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![]() Citations d'historiens ![]() La science, c'est le doute ![]() incroyable ![]() crédulité ![]() La vie des saints ![]() Commérage |
![]() Plus j'apportais des éléments, plus on se vexait. S'il riait au départ, Hugenholz finit par laisser entrevoir ou qu'il n'avait pas fait d'étude sérieuse ou qu'il était aveugle à l'évidence. Quand on commença à s'aviser qu'il s'était peut-être quand même fourvoyé, il se mit à parler de "niveau", me présenta comme un raseur, un chicaneur dont il fallait rabattre le caquet, qu'il fallait ramener à son niveau, un Don Quichotte luttant contre des moulins à vent. Il avait raison : un moulin de vent est encore plus difficile à combattre qu'un vrai. Et s'il restait encore un atome de doute au bon peuple, "il mettrait quelques étudiants à l'étude" dans une matière que le professeur s'avérait incapable de dominer. On aurait pu apprécier s'il avait convenu par là que, du fait de son séculaire endoctrinement, il était le moins à même de faire cette étude, et qu'il fallait la confier aux cerveaux neufs d'une nouvelle génération. Oh, que non ! Ça n'était pas l'objectif. C'était au contraire une manifestation d'imbuvable arrogance : de cet important problème, il ferait un petit exercice pour des étudiants historiens de première année, strictement prévenus d'avoir à se tenir au diktat professoral conforme aux directives de Nimègue. Vous voyez ça, vous, un étudiant de Nimègue prenant parti pour moi ? Le problème de logement des étudiants en serait diminué d'une unité ! BONJOUR, TRISTESSE ! Sur le plan personnel et professionnel j'ai dû en encaisser d'amères expériences ! J'en avais parfois l'impression d'être en train de commettre un crime. Tous les gros mots du Grand Larousse, on me les a servis. Se gardant bien de venir paisiblement discuter avec moi, des historiens ou qui se voulaient tels ennuyaient mes collègues archivistes, pourtant bien au fait de mon professionnalisme, avec "cet idiot" qui déshonorait la profession, lesquels finissaient par douter. Si, quand je n'y serais plus, dans le monde des archives, avec la contrition voulue, on s'enorgueillissait que la vérité a été découverte par un archiviste, j'espère que se lèvera un contradicteur dans mon genre pour tordre également le cou à ce mythe. Au lieu de m'aider, ce que je n'ai du reste jamais demandé, ou au moins de me témoigner un minimum de respect, l'archivariat néerlandais m'a mis pas mal de bâtons dans les roues. J'ai trouvé plus désolant et révoltant encore que des Jupiters tonnants de pacotille empoisonnent mes enfants à l'école. N'osant s'en prendre au "coupable" (le père), ils se rabattaient sur ses enfants. BONJOUR, TRISTESSE ! une troisième et dernière fois, car il temps de tout oublier et de retrouver sa gaieté. Enfin, le 28 janvier 1980, on entama la discussion, 25 ans trop tard : le petit monde des historiens va vraiment son train de sénateur ! Elle manquait de sérieux, mais ça viendra. Face à moi, le pensum : une confrontation avec quatre professeurs qui ne reculeraient devant rien pour cacher leur bévues au monde extérieur. Maintenant chacun comprend bien que c'était l'objectif. J'aurais facilement pu les écraser sous les huées, si j'avais adopté leur tactique, ce livre le montre assez. J'en avais le manuscrit avec moi ; comme un second comte Von Stauffenberg, contre un pied de table, j'avais placé la serviette à la bombe destinée à quelques dictateurs de la science historique. Toute la soirée j'ai regretté de ne pouvoir faire partager à la salle ma douce hilarité intérieure. Même du simple point de vue commercial, je ne pouvais me découvrir complètement à Amsterdam. Imaginez-vous que j'aie convaincu la presse et le public. Ou imaginez l'inimaginable miracle que j'aie convaincu les professeurs et que "la belle représentation" se soit close parmi des torrents de larmes sur la Grande Réconciliation, oui, imaginez-vous un peu ça… alors, l'ensemble des Pays-Bas aurait pleuré à gros sanglots la perte des Bataves, mais plus personne n'aurait acheté mes livres. ![]()
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![]() Saint-Boniface, Saint-Willibrord, Charlemagne et les Normands sont des légendes pour les Pays-Bas. Ils ne sont jamais allés aux Pays-Bas. C’est le plus grand mythe de l’histoire de l’Europe occidentale. Deux exemples d'idées fausses. Les Normands arrivèrent in 880 à Noviomagus via la Seine et l'Oise. Les historiens néerlandais appellent cela Nimègue. Entre 936 et 950, Transmarus est mentionné comme évêque de Noviomagus. Les historiens néerlandais l'appellent Nimègue, même si Nimègue n'a jamais eu de siège épiscopal.
La vision de Albert Delahaye.
CONCLUSIONS GENERALES. ![]() Discussion avec les professeurs d’histoire néerlandais en 1980. Quelques mythes mineurs. L'histoire des Pays-Bas, telle qu'elle est enseignée jusqu'à nous, est parsemée d'erreurs. Je veux dire par là, que l'on situe dans les Pays-Bas des personnes, des choses, des faits, des lieux, qui en vérité se trouvent ou se sant trouvés dans le nord de la France. C'est peu à peu, par une suite de déductions, que l'on est arrivé, sans que l'on puisse en tracer Ie tours logique ou chronologique, á une image tout fait fausse de l'histoire des Pays-Bas avant le dixième siècle. Sur une partie de ce sujet j'ai d'abord, en mil neuf cent cinquante huit, publié un livre, étude préalable, que je trouve à présent imparfaite et dépassée. Depuis il y a quelques mois, j'ai fait paraître une étude plus étendue, plus approfondie, d'environ six cent pages. Ainsi vous ne serez pas étonnés, ai, en cette conférence, je suis obligé d'effleurer seulement le sujet. Je ne puis pas ici, vous le comprenez bien, vous lire ces pages, ou fourmillent des détails géographiques, dont dépend la valeur de ma thèse. Les historiens des Pays-Bas supposent, que Charlemagne a établi sa célèbre résidence Noviomagus à Nimègue. Bien des raisons nous permettent de croire, que les historiens se sont trompés pendant des siècles, parce que cette résidence doit être située à NOYON. Je ne puis donner ici que quelques raisons. C'est à Noviomagus, que Charlemagne est couronné roi des Francs. Or, tous les historiens, dans aucune exception, pensent qu'il s'agit là de Noyon, et c'est avec raison historique: c'est là une certitude. ![]() ![]() Maintes fois les Normands ont attaqué la résidence carolingienne. Dans les chroniques l'on trouve les textes rapportant les événements. Les historiens néerlandais et allemands lisent partout Nimègue, pendant que les historiens francais comprennent les textes sur Noyon. Il est curieux de mettre en parallèle les histoires de ces deux villes : on y trouve relatées aux mêmes dates les mêmes visites des Normands. La dernière mention sur les Normands, remontant à l'an neuf cent vingt cinq, les montre attaquant le palais et les faubourgs (suburbium). On y voit ici et là soit Noyon, soit Nimègue. Or cette narration se trouve chez un seul chroniqueur. Il ne peut s'agir que d'un seul et même événement, impossible à localiser en deux lieux différents. Cela montre, que parmi les historiens on confond Noyon et Nimègue, quand il s'agit de la résidence carolingienne. La confusion elle-même a une origine facile à déceler : les deux villes sont connues sous le même non latin et antique de Noviomagus. ![]() ![]() Voici quelques arguments, puisés dans les sources écrites. Le soussol de Nimègue nous fournit in autre argument, qui même négatif semble bien suffisant. Car les fouilles, pratiquées au cours des siècles derniers à Nimègue, n'ont livré aucun vestige de la période franque ou carolingienne; pas la plus trace archéologique du palais supposé, alors que les objets romains au contraire abondent. Quand un matière assez importants d'histore traditionelle n'est pas prouvée par l'archeologique, le problème á etudier sérieusement. Il semble qu'on puisse indiquer la raison ou la cause de l'erreur. En l'an mil cent cinquante cinq l'empereur Frédéric Barberousse fit bâtir un paleis à Nimègue. Notons que l'inscription de la pierre dédicatoire de ce palais ne fait aucune allusion à Charlemagne ou à son palais. Non pas aussitôt, mais passeblement après sa construction ce palais impérial allemand fut considéré comme l'ancienne résidence carolingienne. C'est à partir de cette erreur générale que l'on interprêta faussement les sources. Le deuxième mythe est celui de la bibliographie. ![]() Eginhard, contemporain et proche collaborateur de Charlemagne, écrit que ce prince bâtit son nouveau palais à Noviomagus prês de la rivière la Vahalis et de l'île des Bataves. Sur la carte de droite, l’emplacement de l’île des Bataves. Cette rivière la Vahalis, que l'on trouve déjà mentionnée chez les écrivains romains, est nommée dans les chroniques du Moyen-Age sous des noms divers : Walis, Walum, Wal et Guala. Ce que les écrivains avaient en vue, ce n'êtait pas la Waal néerlandaise, mais la Gouelle, qui passe à Noyon. L'île des Bataves était regardée aux Pays-Bas comme étant vraiment et selon le nom même le pays de la Bétuve. Ce toponyme de Bétuve se trouve maintes foie dans l'est des Pays-Bas. Il signifie simplemant : terre bonne ou fertile. Bétuve est devenue ensuite un nam de contrée. Dans les sourees il apparait à une époque, ou personne ne pensait encore aux Bataves dans les Pays-Bas ni à la résidence de Charlemagne à Nimègue. la circonstanee fortuite du nom de la Bétuve, qui semblait nécessairement annexé à la résidence, a donné ici un fondement à l'erreur générale. Selon la chronique de Watten on doit localiser les Bataves dans le nord de la France; d'après Tacite et d'autres écrivains romains sur la frontière, qui sépare les populations romanes des nations germaniques, donc sur la frontière linguistique. La chroniqueur de Watten écrit : "Nous, habitants de Watten, nous sommes les descendants authentiques et directs des Bataves". Il cite, en outre, le texte d'un auteur classique du cinquième siècle (Orosius), qui place les Bataves sur le continent à cet endroit, qui est le plus proche de l'Angleterre, car, dit-il, les habitants des côtes peuvent voir celles d'en face. Ce détail, qui ne peut s'appliquer qu'au détrait du Pas-de-Calais, ne peut pas concerner les Pays-Bas, ou la distance d'avec l'Angleterre est dix fais plus grande. Un texte du Moyen-Age localise la rivière la Versia dans l'île des Bataves. Or il n'existe pas de rivière de ce nom dans le Bétuve néerlandaise, mais il en existe une près de Noyon : la Verse. Une des églises de Saint-Willibrord est signalée dans la Batua: celle de Helisthe-Marithaime. Cette localité et cette église n'existent pas aux Pays-Bas, mais bien à Oust-Marest près du Tréport, ou l'on trouve précisément une église de Saint-Willibrord, devenue aujourdhui chapelle, et dont le patronat au Saint-Sauveur correspond à la charta de donation à Saint-Willibrord. ![]() On voit figurer sur la carte de Peutinger l'île des Bataves. C'est une carte du quatrième siècle. Il y avoit alora déjà un siècle et demi, que les romeins avaient quitté les Pays-Bas, dont la partie occidentale, contrée tres basse et en grande partie sous le niveau de la mer, a été maintes fois inondée entre le deuxième et le neuvième siècle, comme cela nous est bien connu. Il est difficile d'accepter, que sur la carte routière des romains vers la fin du quatrième siècle figurerait encore une contrée, qui était submergée depuis plus d'un siècle. Sur la partie de la carte, nommée Patavia, on trouve plus de vingt noms de lieu, dont aucun ne peut raisonnablement être situé dans les Pays-Bas. Par contre, plusieurs de ces noms se trouvent dans le nord de la France. Ainsi, "Carvone" de la carte est sur le territoire actuel de Carvin, comme le prouve l'Itinéraire d'Antonin, qui mentionne le même lieu et le situe entre Cassel, Tournai et Arras. "Lauri" est Lumbres. "Fletione peut être Fléchin. "Tablis" est Etaples. "Grinnibus" correspond à Grivesnes près de Montdidier. Sur les cartes imprimées numeros un et deux vous trouvez la reconstitution de la partie de la carte de Peutinger sur une région du nord de la France. Ainsi, si quelques identifications de lieux sont certaines, d'autres vraisemblables ou probables, ne faut-il pas conclure, que cette portion de territoire est située dans le nord de la France? la carte de Peutinger nous montra, en outre, comment et pourquoi la question de la résidence carolingienne, le pays des Bataves, et aussi le champ d'apostolat de Saint-Willibrord ne forment qu'un seul problème. D'apres le texte d'Eginhard le Noviomagus carolingien est identique au Noviomagus romain, qui se trouve près de l'île des Bataves. Il est logique d'interpréter la carte de Peutinger selon cette certitude. L'identification des Bataves avec les habitants des Pays-Bas est l'oeuvre des Humanistes du seizième ciècle. Avant eUX le mot même des Bataves était inconnu dans la Néerlande. Cette erreur s'est développée. Les historiens venus par la suite les ont suivis sans l'ombre d'une hésitation, sans faire la moindre critique. Je dois me contenter de donner les grandes lignes. Pour beaucoup plus de détails il faudrait se reporter à mon ouvrage. ![]() S'il est vrai, que l'antique Noviomagus est Noyon et non Nimègue, les conséquenees sont fort importantes et ne se laissent pas embrasser d'un seul coup d'oeil. Un texte nous apprend, par exemple, qus les Normands attaquaient la ville de DORESTADUM et que de son palais de Noviomagus l'empereur pouvait voire les incendies, par eux causées. Cela suppose donc entre Noviomagus et Dorestadum une faible distance. Si la residence impériale est Noyon, comment localiser Dorestadum à Wijk-bij-Duurstede à plus de trois cent kilomtres aux Pays-Bas? Par ailleurs Dorestadum se trouvait pas très éloigné de TRAJECTUM, la résidence de Saint-Willibrord. Dans les anciens textes ces deux villes sont mises souvent en relation géographique. Je crois, qu'il feut regarder Dorestadum comme le Wich romain et du haut Moyen-Age, qui se trouvait situé a l'est de Tournehem. Peut être doit-on le mettre en relation avec Ostrewic, mentionné dans quelques textes. Nous savons par différents documents, qua Dorestadum se nommait aussi Wicus ou Wic. Aux Pays-Bas il existait bien, depuis le douzième siècle, un lieu Wijk ou Wik, situé près d'Utrecht, lieu auquel, au quatorzième siècle, l'on ajouta "bij-Duurstede", près de Duurstede. Cette addition montre que le nom original du lieu a été précisé par suite d'une interprétation historique, qu'il faut craindre fausse. Conclusion en ce qui concerne la Frisia. ![]() On lit dans sa biographie, qu'il passa ces années-là pres de l'Almere à "Wyrda", (Weretha, près de Sangatte), Attingahem - Autingues, et à Feliso, probablement Fléchin. On chercherait en vain ces noms de lieu aux Pays-Bas. Théofride d'Echternach écrit, que Saint-Willibrord débarqua, venant d'Angleterre, à Gravelines. Ceci est rejeté comme de la pure fantaisie par presque tous les historiens, parce qua dans le nord on tenait pour la tradition, très tardive, que Saint-Willibrord avait débarqué sur la côte des Pays-Bas, près de Katwijk au nord de La Haye. Les sources nous disent qu'une fois débarqué, il se rendit directement à Trajectum. S'il a bien débarqué à Gravelines, il est absurde de placer cette résidence à Utrecht. Dans les chartes de l'abbaye de Saint-Bertin on trouvo plusieurs mentions de lieux ou d'églises qu'avait possédés Saint-Willibrord. En plusieurs cas om pourrait montrer comme vraisemblable la succession directe entre ce saint ou son évêché et l'abbaye audomaroise. Ce lien semble bien établi pour la Flandre occidentale, ou plusieurs églises, probablement des églises ayant appartenu à Saint-Willibrord, comme celles de Clemskerke, Wulpen, Bourbourg, Saint-Willibrotd près de Bourbourg, Gravelines, Poperinghe, apparaissent dans les posessions de l'abbaye de Saint-Bertin, précisément quand au neuvième siècle, l'évêché de Trajectum disparut du fait des invasions normandes. ![]() On est incliné à croire, qua l'addition de cette fête a eu lieu dans le région de Saint-Omer, ou un des successeurs de Saint Willibrord se serait trouvé avec ce calendrier. Peut-on vraiment supposer, que ce carnet se soit égaré en ce pays en provenance d'Utrecht ou d'Echternach ? En l'an huit cent soixante deux l'archevêque de Raims écrivait à l'évêque de Thérouanne, pour lui demander d'empecher le comte de Flandre de prendre contact avec le chef normand Roerik. Il envoyait une lettre de même teneur à l'évêque de Trajectum, successeur de Saint-Willibrord. Il semble donc, que l'évêché de Trajectum se trouvait hiérarchiquement dépendant de celui de Reims. Or, Utrecht n'a jamais été suffragant de Reims. Les faits montrent par ailleurs, que les soucis de l'archevêque de Reims concernaient le littoral du nord de la france. On ne voit pas en quoi l'intervention de l'évêque d'Utrecht pourrait être sollicitée dans une question, touchant la Morinie. Avant le douzième siècle aux Pays-Bas on ne connait pas le nom de Saint-Willibrord. Il n'existe alors aucune église placée sous son patronage, aucune relique, aucune fête ou mémoire, aucun vestige de culte. C'est seulement au début du quatorzième siècle, que l'on trouve la première charte avec la mention de la fête du saint. Par contre, dans les deux Flandres, l'on trouve une quantité de vestiges de sa mémoire et de son culte : à Clemskerke, Middelkerke, Wulpen, Poperinghe, il y avait des églises sous son patronage. A Lens la Collégiale possédait des roliques importantes. A Marck, Bourbourg, Saint-Willibrord près de Bourbourg, et Gra-velines, sa fête est célébrée durant des siècles. Soit qu'il est impossible de montrer la continuité historique entre ces vestiges et le temps de Saint-Willibrord, en tout cas il est sûr, qu'ils sont antérieurs à ceux des Pays-Bas. ![]() Si tout cela ne suffisait pas à convainore de la fausseté de la tradition,qui a cours, interrogeons les reliques du saint. Il se trouve avoir ..... deux corps: l'un à Echternach, l'autre à Abbeville. Celui d'Echternach est toujours considéré comme étant l'authentique. Mais si l'on consulte toutes les données, et même spécialement celles d'Echternach, on voit que le corps d'Abbeville a bien plus de chance d'être le vrai. C'est vers le fin du quinzième siècle, un temps ou la crédulité avait encore largement cours, que les moines d'Echternach eux mêmes ont mis en doute l'authenticité des reliques de Saint-Willibrord, qu'ils possédaient. Il est sans doute impossible de prouver quel est la vrai des deux corps. Ceci n'est d'ailleurs pas primordial. Ce qui importe, c'est de savoir comment l'église d'Abbeville aurait pe entrer en possession des reliquas d'un évêque d'Utrecht ou d'un abbé d'Echternach. Si les reliques d'Echternach sont fausses (et c'est sur elles que repose toute la tradition d'Echternach et la plus grande partie de celle des Pays-Bas), il y a des raisons pour se poser la question : Si l'abbaye d'Echternach est bien en réalité une fondation de Saint-Willibrord ou si elle doit être considérée comme une fondation postérieure, par exemple comme une transplantation de monastèrs, comme il est arrivé dans plusieurs autres cas, à la même époque. Dans les textes les plus anciens l'abbaye de Saint-Willibrord s'appelle toujours "Epternacum". Sans pouvoir la prouver d'une manière absolue, je me demande s'il ne faut pas penser à Eperlecques, non loin de Tournehem. En tout cas il serait raisonnable de supposer l'abbaye, centre de l'apostolat du saint, située dans la région à évangéliser et non pas au loin, comme l'est Echternach. Saint-Willibrord avait une autre abbaye, située selon les sources à Suestra. La tradition courante la place à Susteren, un villsge dans le Limbourg néerlandais, mais je crois bien qu'il faut plustôt la localiser à Souastre, au sud d'Arras. D'après une chartea, donnée entre les années sept cent cinquante et un,et cinquante quatre, l'église de Trajectum avait avant Saint-Willibrord une histoire de près de deux siècles. Ainsi, au début du sixième siècle, cette église avait-elle reçu le privilège de l'immunité. Si Trajectum était aux Pays-Bas, à Utrecht, le fait ne serait pas acceptable, parce que l'on a toujours enseigné (obligé par le manque total d'autres données), que Saint-Willibrord a fondé la première église d'Utrecnt. Aussi les historiens néerlandais rejettent-ils cette charte ou doivent- ils la corriger substantiellement pour le besoin de leur cause. Au contraire, si l'on place Trajectum dans son cadre authentique, il n'y a pas de difficulté à admettre une évangélisation antérieure à celle de Saint-Willibrord, car les données historiques ne laissent pas le moindre doute, qu'elle a existé dans cette région. Essayons maintenant de préciser le lieu de le résidence de Saint-Willibrord. Dans les sources ce lieu est nommé Trajectum. Avant Saint-Willibrord cette villa avait déjà une histoire de deux siècles; connue au commencement du sixième siècle. Il est donc normale qu'elle soit mentionnée dans les sourees romaines. Selon l'Itinéraire d'Antonin le Trajectum romain se trouvait à cinquante cinq kilomètres de Mannaricium (Minnaricium) (Référez à la carte numéro trois). Ce dernier lieu ne s'est jamais rencontré aux Pays-Bas, tandis qua les historians francais l'identifient avec Merville ou du moins ses environs. ![]() Ce lieu de Tournehem a pu recevoir une plus grande importance du fait des transgressions de la mer, postérieures au deuxième siècle, qui avaient formé l'Almere en France et rendues impraticables bien des communications directes. Tournehem est à l'intersection de la Leulène, très ancien chemin de Thérouanne à Sangatte (peut-être meme préhistorique), et de la petite rivière la Hem, qu'elle franchît à gué. Dans une charte, donnée pour l'évêchê de Trajectum, l'église épiscopale était mis en possession d'une église près de la rivière, nommée Lockia. Cette rivière n'existe pas aUX Pays-Bas, mais c'est le Loquin, qui se trouve à quelque distance de Tournehem. Des documents de l'évêché de Saint-Willibrord nous savons, qu'en l'an huit cent cinquante sept la villa de Trajectum est détruite complètement par les Normands. Le chroniqueur raconte, qu'ils ne laissaient pas pierre sur pierre. Et c'est précisément dans cette même année, que les historiens francais placent la conquête définitive de Tournehem par les Normands. Je crois bien, qu'il feut combiner ces deux données; jamais les Normands n'ont visité les Pays-Bas. Alors s'ensuit, qu'après la destruction de la ville la continuité historique est rompue, ce qui de sa part déclare l'introduction du nouveau nom de Turringahem, que nous rencontrons d'abord dans les sources. Il est impossible d'accepter le passage étymoligique de Trajectum en Turringahem ou Tournehem. Les faits passés montrent en tout cas, que la villa ancienne a été privée d'habitants pendant un certain temps, ce qui n'interdit pas de supposer, qu'un autre nom ait été donné à la nouvelle localité. Il est possible aussi, que le lieu ait porté le nom intermédiaire de Stenetland. ![]() ![]() |
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